On parle de nous

marie-claire-sett-2010

Notre cours pour  enfants a été signalé dans le magazine Marie-Claire Enfants , dans un numéro consacré à l’art.

articolo-marie-claire

 

 

 

 

 


Isabelle’s art studio est recommandé par le guide, Un voyage parfait en Italie écrit par l’américaine Sharon Wilson, qui a fréquenté l’atelier. Sharon Wilson, a trip to Italy   Sharon Wilson, a trip to Italy            

 

Extrait de l’interview donnée à la journaliste Mélissa Payet durant son séjour à Florence en 2013 : 

Jeanne-Isabelle Cornière, jeune artiste parisienne installée à Florence depuis bientôt treize ans, fait partie de l’histoire du quartier de San Lorenzo. Ses habitants connaissent pour la plupart ce merveilleux petit coin de paradis Via San Zanobi où se cache son atelier. Personne ne peut résister à s’arrêter quelques minutes en face de cette vitrine où l’on peut contempler l’artiste et ses élèves en train de travailler. C’est un moment où le temps nous échappe, un vrai spectacle, nous sommes comme absorbés par … Une certaine magie! Quel est donc le pouvoir d’Isabelle Cornière? L’âme de Michel-Ange y est-il pour quelque chose? Cinq siècles auparavant, le célèbre sculpteur possédait ses ateliers dans cette même rue.

Isabelle, par son travail mais aussi par sa personnalité, marque les esprits. Lorsque je contacte l’artiste pour la première fois, elle me propose que l’on se retrouve en début de matinée à l’atelier où elle donne ses cours. Malgré un dégat des eaux qui a surgi dans la nuit, elle m’y accueille avec un grand sourire, elle est tout simplement radieuse. Elle me présente rapidement son atelier, ainsi que les travaux de ses élèves, j’en reste bouche bée, quel talent! Je me trouve face à de véritables chefs-d’oeuvre (c’est un peu exagéré!). 

Finalement, on décide de se poser au café du coin de la rue. Quel plaisir j’ai en découvrant son enthousiasme à me parler d’elle. On est loin du cliché de l’artiste inaccessible. Je comprends assez vite que je suis en face d’une personne aimant partager. On passe la matinée à parler de mille choses, de l’Italie, des florentins, de son parcours bien entendu, de l’histoire de sa famille… Et quelle histoire! Le temps s’écoule sans même que je puisse m’en rendre compte. 

Petit retour en arrière! Isabelle est la fille du compositeur Yves Cornière, elle a toujours baigné dans le milieu artistique. Ses grands-parents étaient pianistes et sa tante une célèbre danceuse (Anne Sandrez).  Sa grand-mère Théodora Toledo, une réfugiée bulgare juive, arriva à Rome dans les années 1940. Partie de rien, elle réussit à s’immerger dans la sphère de la haute couture italienne en travaillant pour les Sorelle Fontana.C’est avec elle qu’Isabelle commença à parler italien dès son plus jeune âge.Quant à sa mère, Magdalena, elle travaillait pour l’importante galerie Il Segno à Rome, et connut tous les artistes de l’avant-garde romaine des années 1960. C’est elle qui transmettra à sa fille son ouverture pour l’art contemporain.

Isabelle a poursuivi ses études à Paris IV, elle est diplomée en histoire de l’Art. En 2001, en pleine rédaction de sa thèse, elle décide de partir à Florence pour ses recherches. Elle est alors à la quatrième année de son doctorat, et là, c’est la révélation. Elle se rend compte que le titre de “docteur” ne l’intéresse pas plus que ça, elle décide de donner un tournant à sa vie. Soutenue par sa famille, elle a le courage de laisser en suspens sa thèse pour se consacrer à ce qu’elle aime vraiment, à ce qu’elle sait faire, à ce qui l’anime: TRANSMETTRE et CRÉER! Son audace payera…

Elle commence par enseigner au Lycée français Victor-Hugo en tant que professeure d’arts plastiques. Entre temps, elle est sollicitée par l’Institut français de Florence pour y donner des cours de peinture. Poussée par un regain d’énergie, elle ouvre son atelier en 2009 via San Zanobi où elle décide d’y donner des cours. Souhaitant se consacrer davantage à ses projets artistiques, elle mit un terme à sa collaboration avec le Lycée français Victor-Hugo l’an passé. 

Sa spécialité, l’aquarelle japonaise sumi-e, il s’agit d’une technique de peinture  japonaise qu’utilisait les moines bouddhistes. De sumi (encre noire) et e (peinture), c’est une peinture réalisée avec les pinceaux à calligraphie qui se rapproche de la méditation dans la mesure où elle nécessite un travail préparatoire rigoureux sur le  geste et la composition.

Néanmoins, elle me confie que ces derniers temps, elle est plus centrée sur la sculpture. Pendant plusieurs années, elle a fréquenté l’atelier du sculpteur Vincenzo Ventimiglia. Aujourd’hui, elle travaille ses oeuvres dans un atelier Via Guelfa, à deux pas de celui où elle donne ses cours. J’ai eu la chance de le découvrir, en y pénétrant, j’ai été transportée dans un univers fabuleusement poétique. 

La plupart de ses oeuvres sont en lien avec l’enfance. L’artiste accorde beaucoup d’importance au temps qui s’écoule. Le côté éphémère de la vie est très présent dans son travail. Elle se classe dans la catégorie des “artistes classiques”. Isabelle ne cache pas la difficulté d’exister sur la scène artistique à l’heure du règne de l’hyper contemporain.

Elle évoque par ailleurs les difficultés financières auxquelles sont confrontées les artistes en Italie, un pays où l’Etat intervient très peu pour soutenir l’initiative culturelle, d’autant plus qu’il n’existe pas de ministère de la Culture à proprement parler. La grande majorité des artistes sont contraints de trouver eux-mêmes les fonds financiers pour pouvoir soutenir leurs oeuvres. 

En plus de cet important frein, il est laborieux de se créer un réseau, particulièrement à Florence où le milieu artistique est quasiment impénétrable… De là s’y ajoute la grande rivalité qui subsiste entre les artistes. Mais malgré ces difficultés, cela n’empêche pas J-Isabelle Cornière de se battre pour  a soutenir l’art. 

L’année 2013 fut fructueuse pour elle, elle obtient le Premio Ora. Elle participa à deux grandes expositions au Museo di Primo Conti de Fiesole et à l’Orto Botanico à Florence en mai dernier (Playing et Connected). Avec son amie, l’artiste Meri Iacchi, [...] elle  a présenté une serie de sculptures en plàtre blanc, mettant en scène des enfants jouant à quelques jeux traditionnels (comme les bulles de savon, la marelle, le ballon etc…), ainsi que des photos et des vidéos

Ses sculptures ont un aspect très dépouillé par le choiz de la monochromie blanche qui confère une dimension onirique, comme en suspens. Seules quelques touches de couleur mettent l’accent en particulier sur les accessoires (comme jaune éclatant des bottes en plastique, le vert du ballon) créant ainsi une sorte de décalage.

Aujourd’hui, c’est une jeune femme de 38 ans épanouie, mariée à un florentin, à aucun moment, elle n’envisage de s’établir ailleurs. Florence l’a envoûtée!

Un conseil, ne tardez pas à venir vous ressourcer à la vitrine de l’atelier d’Isabelle, voire ayez l’audace d’y pousser la porte pour une petite séance de peinture ou de dessin, après tout, créer n’est-il pas le meilleur moyen de se libérer?

Extraits du texte écrit par Beatrice Ariani, une jeune fille qui a fréquenté l’atelier pendant plusieurs années :

Fin da quando ero piccola mi è sempre piaciuto disegnare.(…) Mia nonna, che vedeva che mi piaceva cosi tanto, disse alla mia mamma che secondo lei ero molto dotata e che sarebbe valsa la pena di farmi frequentare un corso di disegno. Da allora vado a lezione da Isabel che è la mia insegnante. Ella è giovane ragazza francese, molto simpatica gentile, tranquilla. Durante il corso mette sempre in sottofondo musica classica jazz o blues ; quando spiega è sempre pacata e l’ambiente con pochi fanciulli è familiare, calmo e amichevole(…) Non faccio questo corso solo per amazzare il tempo, anzi ce ne fosse di più…, ma perchè per me è diventata una passione, una cosa alla quale non posso rinunciare.

Beatrice Ariani